Me voilà parti pour ma première grosse réalisation : la restauration du toit du chenil qui est en très mauvais état et qui menace de s’écrouler sur la partie arrière du bâtiment.
Nous sommes à l’été 2007
Au début, le chenil est toujours occupé par les chiens du voisin, et je commence donc par l’avertir en début d’année que je souhaite qu’il débarrasse les chiens pour que je puisse travailler.
L’idée étant de reconstruire presque à l’identique, je me lance dans la prise de mesure des poutres maitresses et des surfaces afin d’avoir une idée des sections de boit à commander. Je réalise également un petit plan à l’échelle car la difficulté principale va être de caler la hauteur des 4 poutres porteuses principales pour que la surface finie du toit tombe correctement avec la hauteur des murs et n’occasionne pas trop de reprise.
Les étapes des travaux sont dans l’ordre
- Démontage du toit
- Démontage des poutres en place
- Caler et celer les poutres porteuses
- Caler et celer les chevrons
- Couvrir le toit en bois
- Celer la faitière
- Couvrir avec les tuiles
Démontage du toit
Nous voici donc parti dans le démontage de la partie arrière du toit, nous essayons de marcher le moins possible dessus et nous posons une plaque sur laquelle nous pouvons marcher pour répartir un peu mieux la charge sur ce qui reste de la charpente. Pour les tuiles situées tout en haut, nous les tirons vers nous à l’aide d’un râteau afin de ne pas monter trop haut sur le toit.

Nous essayons de récupérer le maximum de tuiles car elles seront utilisées pour recouvrir. Nous n’hésitons pas à jeter celle qui sont cassées ou ébréchées.

Pour la partie avant c’est un peu plus facile mais les tôles sont clouées et je suis obligé d’araser les têtes de clou à la disqueuse, puis de faire descendre les tôles une par une.

Voici donc le bâtiment totalement dégagé de ses toits, on s’aperçoit que les faites des murs ne sont pas en bon état et qu’il faudra donc intervenir.

Démontage des poutres en place
Je commence par déceler le tour des poutres sur le mur du haut en dégageant totalement la partie supérieure. Cela me permettra de soulever totalement la poutre pour la dégager de son emplacement et me facilitera la mise en place des poutres neuves. Je fais la même chose sur la partie basse quand la poutre n’est pas décelée et j’arrive relativement facilement à dégager l’ensemble. Je vais modifier l’assise de la charpente pour que les poutres principales prennent appui, sur la partie basse existante du mur, cela m’évitera de faire de nouveaux trous dans les murs, cela donnera au toit une assise plus à plat et permettra de circuler sous la poutre sans se cogner, ce qui n’est pas le cas avec la disposition actuelle. D’après mes plans il faut donc dégager un espace plus bas sur le mur central pour la remise en place des poutres neuves.
Caler et celer les poutres porteuses
La première chose que je fais est de couper les poutres pour les mettre à la bonne longueur.
La mise en place des poutres porteuse n’est pas facile car ce weekend là je suis tout seul et je n’arrive pas à porter et positionner toutes les poutres, ce sera donc pour un prochain weekend quand j’aurai de l’aide. Les poutres principales en place je pose les poutres transverses qui assureront la reprise d’effort de la charpente sur le milieu du toit, puis je dispose à chaque extrémité les chevrons finaux qui serviront à poser la toiture finale.

Je vais pouvoir commencer le calage de l’ensemble, la difficulté est de réaliser une surface la plus plane possible et de minimiser l’impact des travaux sur les murs du bâtiment. La surface doit également être légèrement en devers horizontalement sur les façades pour faciliter la pose de gouttières et l’écoulement de l’eau.
Le travail est assez long, et il consiste à caler les poutres porteuses en optimisant la hauteur du toit.
C’est une partie délicate car je ne suis pas très à l’aise sur le haut d’un mur de 60 cm de large et à 5m de hauteur.
Ceci fait, le point le plus haut étant sur la partie centrale, les poutres sont clouées ensembles 2 par deux pour les solidariser et éviter un glissement de chaque côté du bâtiment.
Des cales triangulaires découpées dans les chutes des poutres principales sont clouées pour solidariser les poutres transverses aux poutres principales et éviter leur glissement.
Ensuite les trous sur le mur sont comblés avec des pierres bétonnées et les poutres transverses sont celées également sur les murs latéraux.

Caler et celer les chevrons
Une fois les poutres principales en place, commence un travail de patience pour mettre en place l’ensemble des chevrons, espacé de 50 cm environ et réaliser une surface plane. Je mets des clous que je laisse dépasser à chaque extrémité des chevrons afin qu’ils soient emprisonnés une fois celés. Je commence de mettre en place sur la partie basse quelques « voliges » afin de maintenir l’écartement et m’aider à rigidifier l’ensemble. Je calle l’ensemble en m’aidant de cordeaux tendu en haut et en bas et fixé aux chevrons les plus extrêmes.
Une fois en place, je celle le bas en remplissant les vides de béton et de pierres, en essayant de lisser la surface et en m’assurant qu’elle ne dépasse pas au-dessus des chevrons pour ne pas être embêté quand je placerai la couverture finale.
Quand tout est en place et sec, je scie l’extrémité des chevrons pour avoir une surface plane qui me servira pour la fixation de la gouttière
Couvrir le toit en bois
C’est presque la partie la plus facile, juste un peu de transport des « voliges », quelques découpes en longueur et des centaines de clous. La surface fait une centaine de m2.
Mais petit à petit la surface est couverte et cela deviens de plus en plus facile car cela aide à circuler sur le toit.
Celer la faitière
Commence ensuite un long travail, pour mettre en place des coffrages pour la faitière. Cela fait pas mal de découpe et de calage car il faut un morceau entre chaque chevrons sur le mur central. Les coffrages des murs latéraux sont plus simples.
Quelques bétonnière plus tard, la faitière est réalisée et les droits des murs sont plus présentables.
Couvrir avec les tuiles
La couverture finale est réalisée, comme pour la maison, avec des tuiles mécaniques à fond plat recouvertes ensuite par des tuiles canales récupérée lors du démontage. Je souhaite conserver le style général de la toiture tout en ayant une stabilité dans le temps, ce qui pour moi n’est pas le cas quand je vois l’état du toit de la maison et de la grange qui sont pleins de désordres.
Cette partie ce n’est pas trop compliquée, après avoir mesuré la longueur exacte du toit fini je mets en place la rangée basse des tuiles mécanique pour bien vérifier l’écartement.
Ici aussi un cordeau me permet de réaliser un alignement de la rangée mécanique. Je procède rang par rang et recouvre immédiatement par mes tuiles canales d’origines. Dès que j’ai avancé de 3 ou 4 rangée, je celle une tuile faitière avec un mélange ciment, chaux afin de disposer d’un peu plus de souplesse qu’un mélange ciment pur.
Comme le nombre de tuiles récupérées n’est pas suffisant pour refaire les 100 m2 de couverture, nous avons fait le choix de couvrir la partie arrière du bâtiment, non visible depuis la maison, de tuiles canale neuves.
L’effet obtenu avec les tuiles canale moderne, n’a vraiment rien à voir avec celui de vraies tuiles comme on le voit ci-dessous. Heureusement que cette partie n’est pas visible sans faire le tour, cela gâche juste la vue du voisin …
Finitions
La finition consiste à celer le bord de la première rangé de tuile pour limiter la prise au vent.
Ensuite vient la pose des gouttières pour terminer l’ensemble.

Et voila le diaporama de toute l’histoire, attention c’est un peu long …